Jupe
La jupe (de l'arabe joubba pour long vêtement de laine) est un vêtement fixé au niveau des hanches ou de la taille pour couvrir tout ou une partie du bas du corps sans division pour
chaque jambe et
sans qu'en principe les bords inférieurs soient refermés.
Selon les cultures, la jupe est portée préférentiellement par les hommes (kilt, sapeta, sarong, etc.) ou par les femmes.
Depuis 1672, le terme désigne en Europe un vêtement presque exclusivement féminin. Comme la robe ses formes viseront surtout à entraver les mouvements des femmes
avant d'être simplifiées au début du xxe siècle avec la popularisation du tailleur.
En Occident
Dans l'Antiquité, les Romains et les
Grecs portaient des habits semblables à des jupes, tels la tunique et la toge pour les hommes, ou le péplos et le chitonpour les femmes.
Au contact des peuples germaniques
et celtes qui avaient adopté ce type de vêtement, le pantalon commença à se
populariser chez les soldats romains, puis dans le reste de la population
masculine vers le IIIe siècle. Le pantalon resta néanmoins longtemps
considéré comme un vêtement « barbare », comme en témoignent les
décrets impériaux de 397 et 399 qui en interdisaient le port dans Rome.
La tunique continua à être portée au
cours du Haut Moyen Âge. L'habit religieux, quant à lui,
évolua peu pendant cette période et les suivantes, et le clergé continua à
porter des robes.
Vers l'an mil, à la fin du Haut Moyen Âge, les
nobles abandonnèrent la tunique courte pour des vêtements plus longs. Les vêtements masculins et féminins étaient alors très
similaires entre eux. Néanmoins, contrairement aux hommes, les jupes des femmes
n'étaient pas censées découvrir les pieds de celles-ci. En témoigne la réaction du majordome
de la reine Jeanne de Navarre à la fin du XIIIe siècle, à qui l'on
présentait une paire de bas de soie en guise de cadeau de mariage pour
celle-ci : il jeta les bas à terre et s'écria : « Ignorez-vous
donc que les Reines d’Espagne n’ont point de jambes? ».
Vers le XIVe siècle, la
tunique pour homme commença à nouveau à se raccourcir, tandis que les femmes
conservaient de longues robes.
À partir du XVIe siècle,
les tuniques courtes et les collants des hommes se muèrent progressivement en
culottes, hauts-de-chausse et pantalons, définissant par opposition la jupe
comme un vêtement typiquement féminin.
Au cours du XIXe siècle,
la coupe des vêtements féminins se modifia plus rapidement qu'aux siècles
passés. La jupe, au départ assez étroite, prit
de l'ampleur et atteignit une taille spectaculaire dans les années 1860 avec la
jupe à crinoline.
Au cours des années 1910, la jupe
féminine commença pour la première fois depuis des siècles à se raccourcir et
sa taille varia grandement au cours des décennies suivantes. Dans les années 1960, la minijupe fit
son apparition.
Le XXe siècle a aussi été
le témoin d'un recul de la jupe par rapport au pantalon, désormais porté
quotidiennement par les femmes, et aussi par le clergé catholique, le pape Jean
XXIII ayant supprimé en 1962 l'obligation du port de la soutane.
La jupe pour homme fait actuellement
l'objet d'un timide retour, notamment dans les défilés de mode.
Types de jupes
Aujourd'hui, dans la culture occidentale
Il existe de nombreux types et
variantes de jupes, telles :
la jupe droite, jupe la plus classique,
elle se porte seule ou avec une veste pour constituer un tailleur. Elle est généralement doublée et fendue sur
le derrière pour ne pas entraver les mouvements ;
la jupe
en forme ou jupe parapluie ou jupe
soleil, coupée dans une étoffe de biais, sa largeur est variable et peut aller
jusqu'à former un cercle complet. C'est une forme de jupe répandue dans de nombreuses cultures. Elle
amincit la silhouette en moulant la taille et les hanches pour s'évaser sur les
jambes ;
la jupe-culotte,
une culotte ou pantalon étant intégré et dissimulé par la jupe proprement dite. Apparue en 1890 pour permettre aux femmes de faire de la bicyclette, elle était longue et bouffante. Utilisée
dans une forme raccourcie pour le tennis en 1931, c'est un vêtement qui garde une image sportive1 ;
la jupe
plissée, la jupe est droite ou évasée et fait des plis, elle est souvent
associée aux uniformes d'écolières. De nos jours, les tissus synthétiques
permettent la permanence des plis ;
la jupe
portefeuille, constituée d'une bande de tissu qui se ferme en se croisant
devant ou sur le côté ;
la minijupe ou la microjupe, si elle est courte (mi-cuisse).
Les jupes en cuir sont généralement considérées comme sexy par les personnes attirées par le fétichisme du cuir.
Il y a aussi la jupe entravée avec volant
asymétrique.
Autres types
La nage, jupe en toile de frise noire portée par les veuves vers 1590 ;
la basquine, jupe portée par les femmes en pays basque ;
le philibeg, jupe courte portée par les montagnards
écossais ;
la fustanelle, courte
jupe portée par les hommes dans le costume traditionnel grec ;
la cotte ou cotillon, jupe portée par les paysannes
autrefois ;
le sarong, pièce de tissu que l'on enroule
autour du bas du corps et que l'on noue à la hauteur des hanches ;
le pagne, pièce de tissu, généralement
rectangulaire, avec laquelle une personne se couvre les hanches jusqu'aux
cuisses ou aux genoux, ou du nombril aux chevilles ;
le paréo, pièce de tissu coloré, à l'origine
tahitien, utilisé comme un pagne, enroulé autour de la taille puis noué.
Jupes pour hommes en Occident
La jupe a toujours été portée par les hommes8 (pagne égyptien, tunique
romaine,...). Elle est portée de nos jours dans les pays comme l'Indonésie (sarong) et l'Écosse (kilt)
mais a disparu dans de nombreux pays.
La jupe revient progressivement dans la garde-robe masculine,
apparaissant dans les collections hommes de couturiers et grands couturiers (Jean Paul Gaultier, Vivienne Westwood, agnès b., Marc Jacobs qui en porte régulièrement
lors de ses apparitions publiques, Anderslandinger, Amok, Midasclothing, Gabrielle
Loodts, etc.), voire le cas de danseurs en jupe dans les
chorégraphies de Kamel Ouali, Florian Dubos du groupe Kyo en longue jupe noire, David Beckham en sarong, etc.
Comme pour le port du pantalon par les femmes il y a
quelques dizaines d'années 9, le port de la jupe par les hommes est
aujourd'hui encore source de préjugés (homosexualité, travestisme). Toutefois, si le pantalon est
pratique, par exemple pour aller à cheval ou se promener dans la forêt, la jupe
est sûrement beaucoup plus commode, notamment pour se promener en ville en été.
C'est pourquoi, des actions ont été entreprises pour assurer la promotion du
port de la jupe par les hommes, telles la création par Jérôme Salomé 10 en août 2004 de "HeJ"
(Hommes en jupe), site internet sur la jupe masculine, qui a permis en juin
2007 la co-fondation de l'association « HeJ » 11 qui regrouperait une trentaine de
membres en juillet 200812 ou encore le développement de sites
internet dédiés13.
Après New York, Londres et Madrid qui ont eu leur exposition sur la jupe
masculine, c'est au tour d'Ambazac dans la
région duLimousin où a lieu en avril 2012 la
première exposition bénévole en France sur le sujet 14.
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